Posté par Yann Essabe, le 17 septembre 2024
En séjour à Libreville dans le cadre d’une mission de terrain pour jauger de la situation actuelle au Gabon, un an après le "coup de libération" perpétré le 30 août 2023 par les militaires, la délégation du Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine (UA) a auditionné la Haute Autorité de la Communication, à travers son président, G. Ngoyo Moussavou.
Par Yann Essabe
Rappelons d'emblée que c’est lors de sa 1172 ème réunion, tenue le 31 août 2023, sur la situation en République gabonaise, que le Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l'Union africaine (UA) avait suspendu la participation du Gabon à toutes les activités de l'UA et de ses organes et institutions. Cela jusqu'au rétablissement de l'ordre constitutionnel. Un an après, une délégation de ce Conseil de paix et de sécurité de l'Union africaine, conduite par son président en exercice, l'ambassadeur et représentant permanent du Cameroun auprès de l'UA, Churchill Ewumbue-Monono, a séjourné à Libreville.
Objectif : évaluer et vérifier sur le terrain, à travers les rencontres avec les institutions républicaines en place, les avancées de la Transition devant conduire au rétablissement de l'ordre constitutionnel par la tenue d'élections libres, équitables, crédibles et transparentes. Mieux, faire un plaidoyer pour la levée totale des sanctions contre le Gabon.
Ainsi, après le Premier ministre, Raymond Ndong Sima et son gouvernement, les président de l’Assemblée nationale de Transition, du Sénat de Transition, du Conseil économique, social et environnemental (CESE), le tour est revenu à la HAC (Haute Autorité de la Communication) d’être auditionnée par les émissaires de l’Union africaine.
Lors de son exposé devant la délégation du CSP de l’UA, Ngoyo Moussavou, qu’accompagnait les conseillers membres de l’institution, a d’abord rappelé les missions régaliennes de la HAC. Á savoir, la régulation du secteur de la communication, précisément dans les domaines de l'audiovisuel, de la presse écrite et numérique, la publicité et la cinématographie. Á ce titre, elle veille au respect par les différents médias des règles du pluralisme et de l’honnêteté des informations diffusées ou publiées. Il a rappelé que la liberté de la presse au Gabon est garantie par la Loi fondamentale et la HAC veille à ce que cette liberté s'exerce sans difficultés, dans le respect de l'éthique et de la déontologie.
Sur les rapports de la HAC et les autorités militaires de la Transition, président du gendarme des médias a été clair, sans équivoque : " En toute honnêteté et sur l'honneur, depuis le 30 août 2023, date de la prise de pouvoir par les militaires, nous (la HAC) ne subissons aucune pression, aucune interférence dans nos prises de décisions". Il a poursuivi son propos en informant la délégation de l'UA que depuis un an aucune publication n'a été suspendue ni radio fermée. Il a également souligné l'attitude du Président de la Transition, le général de brigade Brice Clotaire Olingui Nguema, qui met un point d'honneur à faciliter l'exercice de la liberté de la presse ainsi que l'expression de la liberté d'opinion au Gabon.
Faisant état d'un autre indicateur majeur sur la liberté de la presse au Gabon, Ngoyo Moussavou a cité le dernier classement mondial de Reporters sans frontières (RSF) qui a placé cette année notre pays au 56e rang sur 180 pays. Alors que l'année dernière le Gabon occupait la 94e place.
Enfin, le président de la HAC a rappelé l'engagement du Président de la Transition, le général Oligui Nguema, de porter l'aide du gouvernement à la presse à 500 millions de francs CFA, contre 120 millions auparavant.
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